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Emma Lassaigne | Juillet 2022

Univers Ambulant, 2020

10min, 5 projections

Pour une expérience plus proche de l'installation, activez le son de la vidéo.

Diplômée des Beaux arts de Tarbes, j’ai principalement exploré la vidéo ces dernières années.
Au début de mon parcours, j’ai expérimenté la photographie, pratique rapidement abandonnée au profit de la vidéo, car j’ai compris avoir besoin de mouvement pour raconter quelque chose grâce à la fusion du son et des images.
Ayant grandi à la campagne avec le désir de fuir cet environnement trop ennuyeux et trop proche de la terre, rêvant de vivre en ville, proche des boutiques des gens et des lumières, j’ai développé dans mon travail ce décalage qui m’a toujours interrogé.
J’ai commencé très naturellement dans mes mises en scène à évoquer ces 2 mondes en utilisant des objets de la vie quotidienne dans des lieux absurdes afin de créer cette étrangeté qui m’interroge et interroge le spectateur.

Emma Lassaigne, Univers Ambulants

J’ai gardé ce décalage tout au long de mon évolution avec mon médium de prédilection, la vidéo. En m’intéressant davantage à la pratique du montage, celui-ci m'a permis de raconter des histoires avec mes images, de préciser mes intentions grâce à cette gymnastique de juxtaposition des plans. Ainsi, j’ai pu donner le sens que je voulais à mes images. J’ai par la suite continué à développer mes mises en scènes en créant tous les décors moi-même. Ces derniers permettent de préciser mes intentions mais également de créer des univers afin que la personne qui regarde puisse être véritablement emportée par ce que je luipropose. L’ajout du travail du son s’est fait très instinctivement. Pour moi le son et l’image ne font qu’un, ensemble ils créent l’osmose parfaite pour inviter le spectateur à pénétrer dans mes univers. Pour affirmer cette invitation à pénétrer dans mon monde visuel, j’ai ainsi proposé mes vidéos dans des installations qui tendent à être de plus en plus immersives.

Dans cette installation, j'ai voulu composer un maximum de mises en scènes en créant des décors dans différents univers, afin de créer cette installation, où, au lieu d’avoir une lecture linéaire du montage, les plans seraient éparpillés dans l’espace. Guidé par le son, le spectateur passe d’un mur à l’autre afin de suivre les images, qui parfois sont projetées seules, par 2, ou de façon simultanées. Un rythme bien précis qui amène une dynamique de lecture visant à être plus captivante se crée ainsi.
C'est finalement une invitation à pénétrer dans les univers que je propose, des variations sur 3 thèmes : futuriste, nature et psychédélique. Dans ces décalages, le spectateur peut trouver des liens inattendus qui provoqueront un sentiment d’étrangeté tout au long de la diffusion.

Emma Lassaigne, Juillet 2022

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Pour aller plus loin...

Le travail d’Emma Lassaigne est ancré dans un faire  dont elle peine parfois à se dissocier. Comment parler de son travail lorsque celui-ci est instinctif, pulsionnel, émerge presque sans raison ? D’abord créer, ce n’est pas simple. Surtout quand l’oeuvre semble, in fine, se réveler d'elle-même.

Emma Lassaigne propose d’ouvrir les portes de son univers intérieur, un monde abracadabrant, mystérieux, ubuesque ou futuriste en totale opposition avec la calme campagne dans laquelle elle a grandi. S’échapper de cette vie de fille d’agriculteurs a d’abord été, pour Emma Lassaigne, la constitution d’une imagerie intérieure qui est venue, lors de son parcours en école d’art, se projeter sur le support vidéo. Entrer dans le monde d’Emma Lassaigne, c’est être projeté dans une multitude d’histoires, de sons, de couleurs, d’actions simultanées qui se développent de manière aléatoire sur les murs de la salle d’exposition. Ce brouhaha visuel et auditif, comme un flot de pensées retranscrit de manière plastique, happe le spectateur dans la fantaisie des images proposées et des sons étranges émis. Celui-ci perd ses repères, presque tourmenté par un usage déstabilisant de l’espace muséal. Dans cette installation, pas de chemin à suivre, pas de repos pour le regard, pas de sentier balisé pour le visiteur. Une cacophonie artistique qui nous entraîne, nous intrigue, nous questionne, nous ébranle. 

Luci Garcia

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